Ecrire la rencontre avec l'eau

 (...)  Ces textes ont été écrits au cours des stages d'été où nous proposons de lier les mouvements du corps à ceux de la pensée.

Pensée qui flotte, évidemment !

Chacun s'y est essayé, engagé comme sur un chemin dont on ne sait la destination, à la manière d'un découvreur, belle aventure.

Parfois aride, à sec, il faut le dire, troublant assurément, souvent surprenant pour celle ou celui qui entend ce que sa main a tracé, ce que son corps a traduit de ce qu'il ressent, de ce qu'il est.

Cette mise en oeuvre se fait pour tous, que les pages se remplissent ou qu'une ébauche se tente.

Comme pour l'eau, à son rythme, sans forcer.

On balbutie, on essaie, on brouillonne, on lie des mots entre eux comme autant d'appuis pour aller plus loin.

Le projet n'est pas de devenir écrivain ou de faire beau - quoique  certains découvrent là une belle manière de se retrouver et de traduire leur monde personnel avec talent - mais de se dire, dans cet instant, entendre les échos que font ses mots avec les mots des autres.

Oser s'aventurer, oser le premier pas, les premières lettres et les suivantes... Jouer des mots, avec la légèreté et la gravité de l'enfance. et éprouver la joie intime et partagée de faire cette traversée, qu'elle soit longue ou brève, de poser le crayon : "ça, c'est moi qui l'ai écrit !"

Mouvement, émotion, moment précieux, qui nous fait retrouver, enrichir cette pensée poétique propre, ses fulgurances et sa beauté simple, évidente.

Chaque année, tous nous pouvons entendre ainsi autant de textes que de personnes, aucun clone, à chacun son style, sa présence, son rythme.

Et chaque fois, goûter à la qualité du silence pendant ces temps rassemblés, les respirations perceptibles dans les appuis, les pauses, les reprises. Inspiration.

MyR